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samedi 13 octobre 2007

Les contraintes mémorielles de l'Holocauste

Bonjour,

Cette semaine va être ma semaine de soutenance pour mon mémoire… une petite souris m’a dit que j’étais pas la seule… bref… bonne chance à ceux qui restent…

Je voulais vous mettre un petit extrait de ma conclusion :

« Nous avons cherché quelles étaient les contraintes de la mémoire de l’Holocauste sur la politique suisse, notamment dans l’affaire des fonds juifs et de l’or nazi. Pour ce faire, nous avons utilisé la problématique du cas allemand de Olik et Levy (1997), et avons repris leur typologie idéale typique de mécanismes mémoriels, soit les prescriptions et les proscriptions. Nous avons ensuite précisé le concept de mémoire et celui d’identité.

Nous avons pu ainsi établir le schéma théorique suivant : la mémoire est constitutive de l’identité du groupe, parce qu’elle est référente collective et aussi légitimante de l’appartenance des individus à ce dernier. La mémoire peut éventuellement subir des transformations dans le temps et varier en fonction des besoins du groupe. En cas de crise ou d’ébranlement, l’identité se place au centre du discours avec une recherche de référents, comme l’explique Martin (1994).

Nous avons formulé l’hypothèse que la Suisse, lors de l’explosion médiatique de l’affaire des fonds juifs et de l’or nazi, aurait subi un choc mémoriel, et par conséquent une crise identitaire : les fondements du groupe étant attaqués, l’auto-perception de ce dernier se voit ébranlée. La crise identitaire serait en outre perceptible dans les discours politiques concernant cette affaire.

Pour analyser le cas allemand et le cas suisse, nous avons repris le tableau de Olik et Levy (1997 : 925) et l’avons transformé en grille d’analyse pour nos deux cas. Le cas de l’Allemagne a été étudié et découpé, pour être replacé dans notre tableau de classification. A noter que pour le cas de la Suisse, nous nous sommes focalisés sur la recherche de termes dans les discours, et avons replacé certaines parties pertinentes dans notre démonstration, toujours sous forme de tableau.

Nous avons ainsi pu constater que le choc mémoriel n’apparaît pas en tant que tel dans le discours, mais qu'un véritable déplacement était mis en œuvre. En effet, dans le discours de Jean-Pascal Delamuraz, on retrouve un adversaire, amalgamant plusieurs figures, qui permet de placer la Suisse dans un rôle de victime, JPD tente d'expliquer que les faits évoqués ne sont pas nouveaux, évitant ainsi une remise en question de l’identité suisse. Pour ce qui est du discours de Arnold Koller, la bravoure et tout un ensemble de vertus du peuple suisse d’alors et d’aujourd’hui sont mis en avant. Il évite par conséquent une remise en question de l’identité : la Suisse ayant toujours pu être fière d’elle et n’ayant pas de raisons de se remettre en question. Koller rend illégitime le rapport de la commission Bergier qui devait être rendu peu après son discours, puisqu’il lui enlève la capacité d’évaluer la conduite de la Suisse, sur un plan politique comme sur un plan moral. »

Alors comme vous pourrez le voir, ce petit extrait vous expose un peu ce que j’ai pu faire… pendant plus d’un an maintenant. En tout cas si c’est un sujet qui vous intéresse.. je serais très heureuse d’en parler avec vous devant un petit café…

En plus ce n'est pas le seul travail que j’ai rendu sur le sujet, j’en ai fait un autre avec des interviews… en somme un sujet passionnant... et toujours actuel...

A bientôt




4 Comments:

raulita13 said...

Bonne chance pour la soutenance !

Kartapus said...

Comme je ne serai pas au souper de vendredi pour fêter la fin de tes recherches, je tenais à te dire bonne chance:
- maintenant pour ta soutenance
-et vendredi soir pour la suite de tes études!!!

Laura said...

Merci à vous...
Courage à Kartapus pour ses dendinettes...
J'espère que tout se passera bien.. on verra tout ça...

mara said...

ça a l'air vraiment intéressant, dommage je ne peux plus te souhaiter bonne chance pr ta soutenance mais je suis sûre que tu as masteurisé!
Bravo!